Première semaine à Station F

Première semaine à Station F

Station F est un campus de Startups qui a vu le jour sous l’initiative de Xavier Niel en mai 2017. C’est un lieu unique qui a pour objectif de créer un écosystème bienveillant au service de la réussite des startups domiciliées en son sein. Station F regroupe de nombreux programmes d’entreprises, des investisseurs et business angels, des associations et organismes tels que la French Tech, la BPI, la France s’Engage, un laboratoire de conception de prototypes et des services pratiques de restauration, d’impression, de la Poste. Il se conduit un grand nombre de séminaires et de workshop dans les salles de réunions et d’événements dans l’amphithéâtre central. Station F est ouvert 7 jours sur 7 et 24h sur 24 et est surveillé par un grand nombre de vigiles.

J’ai décidé, dans le cadre du développement de mon projet Weeno, d’intégrer ce campus sur un programme dit « fellowship » qui me donne l’accès au campus pendant 5 jours par mois. Je candidate, en juillet, en ligne, dans l’Anticafé qui se trouve aux portes de l’établissement.
L’Anticafé est un endroit où, comme son nom ne l’indique pas, on peut boire un café. On peut également s’y restaurer mais il est « Anti » puisque l’on paye à son temps de présence et non à la liste de ses consommations. Un concept vivement apprécié si on en juge par sa fréquentation.
Je pose donc ma candidature en juillet en exposant, en quelques lignes, mon projet. En août, Station F me recontacte pour un entretien téléphonique. En septembre, j’apprends que je suis sélectionnée pour le programme « Fellowship ».
Il existe trois types de programmes pour intégrer Station F : le « Founder Program », qui correspond à une présence à temps plein sur le campus, le « Fellowship Program » pour un accès limité à 5 jours par mois destiné principalement aux provinciaux et aux étrangers et, enfin, le « Fighter Program » qui est gratuit et qui accueillera, à temps plein, des startups, issues de milieux difficiles (entrepreunariat en banlieue, ré-insertion…)

En cette semaine grise de fin novembre, me voici au départ de Marseille à destination de Paris pour passer ma première semaine de travail dans le fameux campus.

Lundi :

Départ aux aurores pour attraper le premier train de Paris. Au bout de quelques minutes, des yeux indiscrets se posent sur mon ordinateur et mon voisin, curieux, démarre la conversation. « Tu bosses dans le vin ? C’est cool ça ! » Je ne me laisse pas distraire mais j’explique en quelques phrases mon projet et la raison de ma venue à Paris.

J’arrive enfin, sur le coup de 13h, toute transpirante dans les locaux de Station F.
Je traverse l’espace ouvert à tous (sur invitation), nommé « Share ». Ici, salles de réunions, amphithéâtre, zone événementielle côtoient baby foot, bibliothèque et canapé coloré. J’en ressors pour entrer dans la zone « Create », zone de travail réservée aux start-uppers et aux programmes d’incubateurs.
La zone « fellow », résidante à mi-temps que je suis, est située au rez-de-chaussée. Je m’installe et noue rapidement le contact avec les 2-3 autres « fellow » autour de moi. Nous partageons tous quelques points communs : un projet en cours de démarrage, une thématique tendance de type « chatbot », « plateforme communautaire », « développement d’application », « intelligence artificielle », « e-learning », « bio-nature » et le même espoir de percer, mêlé d’une pointe d’inquiétude.
Rapidement on me fait part de tous les écueils de Station F. « On n’a pas d’accès aux imprimantes, on ne bénéficie d’aucun coaching, ils ont tardé à donner les accès au « Slack »… »
En bon français, chacun y va de sa petite critique.
(Parenthèse informative : le Slack est une plateforme d’un start-upper américain (qui a réussi) et qui propose une plateforme de communication offrant différentes chaînes de messageries entre tous les membres d’une même communauté. En d’autres termes, le Slack est la plateforme de communication entre tous les membres de Station F, dont le personnel.)
Je comprends donc rapidement qu’il faut que je me « Slack » au plus vite si je veux être au courant des événements, réunions, séminaires et afterworks. Et là, démarre le déluge d’informations : conférence d’Ubisoft à 15h, atelier manucure gratuit à 17h, distribution de crêpes à l’entrée, un tel cherche un développeur informatique, un autre propose de tester son prototype.
Je comprends donc aussi rapidement que ce même Slack va vite épuiser mon énergie.
Je retourne à la vie réelle, continue de me présenter auprès des différents membres de l’espace de co-working et je fais la connaissance d’un développeur qui pourrait être un partenaire clé pour le développement de mon application mobile. Nous prenons RDV pour en discuter plus en détails, vendredi.
Il est rapidement 20h, je pars en direction de ma chambre Airbnb où m’attend Julienne, une dame célibataire d’un âge plutôt avancé. Un choix stratégique pour m’assurer que mes nuits seront calmes et reposantes.

Mardi :

Réveil difficile car la veille je me suis remise sur le Slack jusqu’à 1 heure du matin pour essayer d’y décortiquer l’information et de comprendre comment l’outil pourrait m’être utile.
J’arrive vers 9h30 sur le campus, il y a beaucoup plus de monde.
Je commence à m’inquiéter de la productivité de ce lieu car jusqu’à présent j’aurai passé plus de temps à serrer la main, à faire la bise et à papoter, qu’à bosser réellement.
A 11h je rejoins mon premier workshop, il est animé par Havas sur la thématique « Développer intelligemment et efficacement sa présence sur les réseaux sociaux ».
Les deux animateurs font partie d’Havas, il y a un directeur de clientèle français qui gère les grands comptes comme Coca Cola, Nespresso, Air France et un chef d’équipe technique indien qui gère l’exécution des campagnes sociales des ces dits- comptes.
On nous parle d’objectifs de marque à bien définir sur les différentes plateformes : Facebook, Instagram, Twitter, Youtube, Linkedin… , de l’importance des contenus media (publicitaires) et non-média (non-publicitaires), de complémentarité des réseaux sociaux avec les relations presse, les influenceurs, les bloggeurs. Comment tester nos campagnes médias et les différents types de contenus, gérer les données de nos « followers », identifier nos audiences et communiquer auprès de « lookalike » : groupes d’audience similaire. Puis ils mentionnent des outils de pilotages Pixel, SDK, Retargeting mais là je suis déjà larguée ! Je note néanmoins deux-trois références qui me semblent utiles pour mes futures campagnes auprès d’influenceurs.
N’ayant pas compris environ 20% du workshop j’en conclus que c’était très intéressant et qu’il fallait que j’explore plus en détails certains points techniques.
En claquant la porte, je croise un autre membre du workshop avec qui j’échange mes impressions sur la qualité de l’intervention d’Havas. Il fait partie d’un programme incubateur et me propose de discuter de nos projets respectifs plus tard dans la semaine. Je lui propose de lui laisser ma carte mais il me répond plutôt de télécharger iicontact : « Juste télécharge cette application et, tu verras, on va se retrouver ! »
Encore une fois je suis larguée…
Mais en bonne « fellow » je télécharge l’application, je comprends qu’il s’agit d’une plateforme de rencontre ou plutôt de retrouvaille. « iicontact » un jeu de mot avec « eye contact » autrement dit : retrouvez quelqu’un dont vous avez croisé le regard et dont vous ne savez rien en déclarant que vous le recherchez sur l’application et en répondant à quelques questions.
Comme promis, je retrouve son contact et on se donne RDV jeudi soir sous le palmier de la zone « Create » pour parler de nos projets. Le sien étant « iicontact » j’apprécie la qualité et l’efficacité de son pitch !
J’enchaîne avec un déjeuner rapide. C’est très pratique, ils ont mis en place des distributeurs de plats préparés de qualité qui assignent automatiquement un micro-onde spécifique pour le réchauffer, avec le temps de cuisson pré-programmé de notre plat. On n’arrête pas le progrès (et l’assistanat).
La journée est chargée. Je reçois une potentielle partenaire puis je poursuis avec 2 heures de conférences téléphoniques avec ma développeuse web en Afrique du Sud.
Il est presque 20h, ça tombe bien, il y a un afterwork au Lions Pub de prévu. Je vais boire une bière avec les autres « fellow » puis je rentre.

Mercredi :

Mercredi je décide de travailler sérieusement. Je m’isole un peu du groupe pour rattraper le retard accumulé ces deux derniers jours.
Je rafraichis ma « To-Do List » pour prioriser le travail. Préparer la newsletter sur MailChimp, envoyer un message à mon ancien boss sur Wechat pour me mettre en contact avec le partenaire coréen, finaliser la présentation de mon produit en anglais, développer les contenus web, télécharger des pictogrammes libres de droits sur Noun Project, finaliser les textes du blog, définir une stratégie de communication claire et détaillée (cet item est régulièrement remis sur mes listes et rarement traité !)…
Je suis contente de cette journée de travail productive et j’hésite entre rentrer tranquillement chez Julienne, mon hôte Airbnb ou découvrir un des fameux bars à vin parisiens. Entre quelques verres de vins et Julienne… le choix est vite fait et je pars à Bastille.
Je ne le regrette pas, je goûte environ 5 à 6 verres de vin accompagnés d’un bon petit plat de gastronomie française et je trouve les parisiens finalement très sympathiques.

Jeudi :

Jeudi, j’ai rendez vous avec le personnel de Station F pour leur proposer d’organiser des cours de dégustation de vins lors d’événements particuliers.
Je rencontre Joey, Rinema et Marie au sujet du catalogue de noël de Station F et de la journée de Noël. On échange à propos des attentes de la communauté de Station F, des contraintes logistiques et sécuritaires du lieu et de la prestation et des tarifs que je peux proposer. Mon offre est listée, reste à savoir si elle sera retenue.

Je déjeune avec deux autres femmes « fellow » qui viennent tous les jeudis et ont créé le groupe de femmes entrepreneurs de Station F auxquelles elles me convient généreusement. Elles s’assoient toutes les unes à côté des autres en groupe.

Ca me fait doucement sourire. Alors que les communautés féministes et les médias s’acharnent sur le harcèlement sexuel, qu’elles revendiquent à juste titre l’égalité : salaire, niveau de poste, considérations, charges ménagères…
Les femmes (dans leur majorité) continuent, d’elles-mêmes, à se mettre à l’écart ou, du moins, se regrouper pour s’entraider entre femmes.
Ca me paraît être totalement à contre courant et tout à fait contre productif.
Je m’installe donc sur la table d’à côté. Je découvre alors que c’est la table qui n’a ni courant ni réseau, et où, d’ailleurs, personne ne s’installe.
Ca m’apprendra à renier les féministes !
A 18 h, je retrouve le créateur d’iicontact qui me fait faire le tour des espaces de travail et m’explique les intérêts des différents partenaires.
En effet, différents axes ont été définis par les intervenants, on les appelle les « verticales ». Chaque incubateur va sélectionner des start-ups innovantes qui répondent à leurs problématiques d’innovation.

En voici quelques unes :

Facebook travaille sur la thématique BigData
Ventes Privées sur la thématique e-commerce
BnP Paribas, représentée par une Plug&Play, un incubateur américain de la Silicon Valley, sur la Finance & Technologie
Havas sur les Media & Technologie
Ubisoft sur le Gaming et en particulier sur la Réalité Augmentée
Microsoft sur l’Intelligence Artificielle
Thalès sur la Cybersécurité
Naver sur les Réseaux Sociaux
Numa sur le Développement International
Chaque incubateur coache 3 à 10 startups qui innovent dans leur domaine de compétence moyennant une petite participation au capital. Les multinationales souhaitent bénéficier des compétences et des expériences de leurs startups, elles peuvent même avoir l’objectif de les intégrer ou de les racheter à un prochain stade de développement.
A côté de ces programmes d’incubateurs, les écoles de commerce et d’ingénieurs ont aussi élu domicile à Station F. HEC y a externalisé sa pépinière d’entreprises, même chose pour Ponts et Chaussées. L’institut du Cerveau est également présent.
Le profil des entrepreneurs est bien diversifié : ingénieurs, gestionnaires, jeunes étudiants et cadres confirmés. Ceux qui créent leur toute première start-up et ceux qui ont un cimetière d’entreprises derrière eux.

Vendredi :

C’est le dernier jour, j’arrive juste à temps pour mon rendez-vous avec le développeur web. Nous échangeons sur la base de mon brief sur le développement de l’application mobile. Il me donne des idées complémentaires. L’échange est très enrichissant. Design, parcours utilisateur UI/UX, intégration html des contenus, liens marchands, logiques de gaming, on balaye un large nombre de sujets qui m’étaient, jusqu’à peu, complètement obscurs.
C’est la fin de la semaine, je clôture l’ensemble des sujets abordés. J’intègre tous les gens que j’ai rencontrés cette semaine dans mon réseau (A traduire Linkedin, WhatsApp, Slack…)
Je repars avec l’envie de retracer l’ensemble des expériences de cette semaine sur cet article qui intégrera mon prochain blog et qui j’espère vous aura éclairé sur Station F.

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